vendredi 4 mars 2016

LA PRIERE ET LA VILLE

Il nous faut apprendre à prier à travers la vie. Pour nous qui sommes aujourd’hui pour la plupart des citadins, c’est donc à travers la ville qu’il nous faut tracer le chemin de la prière. Porter la prière dans la ville et la ville dans la prière. Ne disons pas trop vite que la ville nous disperse, nous distrait, nous empêche de prier. C’est vrai qu’elle est bruyante, encombrée, distrayante et souvent même paganisée. Mais si nous savons la traverser avec la clef de la prière, de cette prière urbaine qui est peut-être ce que nous avons de plus précieux à expérimenter, pour pouvoir un jour la traduire à d’autres et l’enseigner, nous découvrirons, émerveillés, que la ville peut magnifiquement susciter et porter notre prière. Prière de supplication et d’intercession ; prière de louange et d’action de grâce ; prière de demande et de remerciement. La ville nous offre mille occasions de prier au long du jour.

C’est ici que toute une spiritualité nouvelle est à inventer. Les anciens ont appris à prier au rythme naturel des heures du jour, des saisons de l’année, du monde agraire, du travail artisanal. Il nous faut aujourd’hui apprendre à prier au rythme artificiel d’un jour gagnant de plus en plus sur les heures de la nuit, d’un calendrier bâti en fonction des exigences socio-professionnelles, du monde citadin, d’une civilisation de plus en plus marquée par le monde des médias, des loisirs, des voyages, des mutations incessantes dans les modes de penser et d’agir.

Cela n’est peut-être pas facile. Mais cela n’a rien d’impossible. Quelle joie au contraire d’inventer au jour le jour une nouvelle manière de prier. Car je crois que l’on peut vivre vraiment «au cœur des villes au cœur de Dieu».


La plus belle image de Dieu étant l’homme et donc plus encore la cité des hommes, la ville, en effet, nous dit Dieu dans " Appo. 21:1-3". Lieu du combat incessant entre la grâce et le péché, nouveau désert purificateur, la ville nous conduit à Dieu. La ville nous purifiant par l’ascèse qu’elle nous impose, nous fait devenir Dieu. En nous appelant à rendre compte au jour le jour de l’espérance qui est en nous (1 Pierre 3;15), elle nous pousse à témoigner pour Dieu. Avec Jésus  qui est le premier, nous pouvons ouvrir, avec les clefs de la prière, les portes de la ville, anticipant ainsi, dans le quotidien de la vie, notre entrée ultime dans la Jérusalem d’En-haut qui est notre mère (Ga 4:26).

J’espère sincèrement qu’après la lecture de ce billet, que vous ne vous perdrez plus dans les tracas de la villes. Mais qu’au contraire vous les utiliserez pour vous rapprocher de Dieu par la prière. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire