Il nous faut apprendre à prier à travers la
vie. Pour nous qui sommes aujourd’hui pour la plupart des citadins, c’est donc
à travers la ville qu’il nous faut tracer le chemin de la prière. Porter la
prière dans la ville et la ville dans la prière. Ne disons pas trop vite que la
ville nous disperse, nous distrait, nous empêche de prier. C’est vrai qu’elle
est bruyante, encombrée, distrayante et souvent même paganisée. Mais si nous
savons la traverser avec la clef de la prière, de cette prière urbaine qui est
peut-être ce que nous avons de plus précieux à expérimenter, pour pouvoir un
jour la traduire à d’autres et l’enseigner, nous découvrirons, émerveillés, que
la ville peut magnifiquement susciter et porter notre prière. Prière de
supplication et d’intercession ; prière de louange et d’action de grâce ;
prière de demande et de remerciement. La ville nous offre mille occasions de
prier au long du jour.
C’est ici que toute une spiritualité
nouvelle est à inventer. Les anciens ont appris à prier au rythme naturel des
heures du jour, des saisons de l’année, du monde agraire, du travail artisanal.
Il nous faut aujourd’hui apprendre à prier au rythme artificiel d’un jour
gagnant de plus en plus sur les heures de la nuit, d’un calendrier bâti en
fonction des exigences socio-professionnelles, du monde citadin, d’une
civilisation de plus en plus marquée par le monde des médias, des loisirs, des
voyages, des mutations incessantes dans les modes de penser et d’agir.
Cela n’est peut-être pas facile. Mais cela
n’a rien d’impossible. Quelle joie au contraire d’inventer au jour le jour une
nouvelle manière de prier. Car je crois que l’on peut vivre vraiment «au cœur des villes au cœur de Dieu».
La plus belle image de Dieu étant l’homme
et donc plus encore la cité des hommes, la ville, en effet, nous dit Dieu dans " Appo. 21:1-3". Lieu du combat incessant entre la grâce et le péché, nouveau désert
purificateur, la ville nous conduit à Dieu. La ville nous purifiant par
l’ascèse qu’elle nous impose, nous fait devenir Dieu. En nous appelant à rendre
compte au jour le jour de l’espérance qui est en nous (1 Pierre 3;15), elle nous
pousse à témoigner pour Dieu. Avec Jésus
qui est le premier, nous pouvons ouvrir, avec les clefs de la prière,
les portes de la ville, anticipant ainsi, dans le quotidien de la vie, notre
entrée ultime dans la Jérusalem d’En-haut qui est notre mère (Ga 4:26).
J’espère sincèrement qu’après
la lecture de ce billet, que vous ne vous perdrez plus dans les tracas de la
villes. Mais qu’au contraire vous les utiliserez pour vous rapprocher de Dieu
par la prière.
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